«Thierry Piguet ne m’a pas seulement embrassé. Il a avoué au cours de l’enquête administrative avoir entretenu des rapports sexuels avec moi à l’école. Et nous avons tous deux signés nos dépositions sous serment. Le rapport final du Conseil d’Etat ne dit pas toute la vérité.» Agé aujourd’hui de 20 ans, Jérôme* est revenu avec courage sur l’épisode qui empoisonne sa vie depuis 2008.
«L’habitude des jeunes»
Fraîchement arrivé au collège, l’élève fait la connaissance de l’homme, alias «fundirectcho», sur un site de rencontres gay. Il est alors âgé d’à peine 17 ans. «Il m’a dit avoir l’habitude des jeunes, je lui ai dit que j’étais à Nicolas-Bouvier», se souvient Jérôme. Le prof affirme y faire passer des exas, sans préciser qu’il est titulaire d’un poste.
Le rendez-vous est donné après les cours dans les toilettes du 4e étage, «juste à côté de la salle 46 où il m’a conduit pour avoir un rapport sexuel». Ils coucheront une deuxième fois ensemble quelques jours plus tard dans une pièce attenante à l’aula de l’école. Jérôme découvre alors avec stupeur la véritable identité de son partenaire et décide de mettre un terme à la relation.
Menaces
S’en suivent des échanges d’e-mails, qui se terminent par les menaces que le professeur a reconnues et qui figurent dans le rapport d’enquête. La vie du jeune homme, qui craint que son homosexualité soit révélée, devient un enfer. Ses résultats scolaires chutent. Il passe sa 2e avec dérogation, avant de suspendre ses études en 3e. (…)
- Enseignant au CEC Nicolas-Bouvier
- Conseiller municipal depuis 2005
- Ancien président du Conseil municipal et du PS Ville de Genève
- Trésorier de la boîte à boulots
- Membre du comité de l’OsEO Genève
- Membre de la Déclaration de Berne, d’ACOR-SOS Racismes
Thierry Piguet sur le site du PS de Genève