De vieilles paires de chaussures usées, des ballons de fortune, un terrain de terre craquelée avec deux poteaux pour faire les cages… Dans la galerie du théâtre La Passerelle, les souvenirs de Daouda Ba et de Marius M’Baïam remontent à la surface au fil des clichés de Jessica Hilltout.Les deux joueurs du Gap HAFC ont visité, ce samedi, l’exposition de la photographe anglo-belge “Amen, les racines africaines du football”, accompagnés de Maurice Precardi, président d’honneur du club. Avec beaucoup d’émotion, comme un retour aux sources.
Daouda Ba a effectué ses premiers dribbles à Dakar, au Sénégal. Le jeune joueur de 22 ans s’arrête, songeur, devant une photographie représentant un groupe euphorique après un match : « C’était toujours comme ça, avec mes potes ! On jouait tout le temps.
On avait un rêve : venir jouer en France, mais les parents n’y croyaient pas. Le jour où j’ai laissé l’école pour le football, ils sont restés deux mois sans m’adresser la parole. Maintenant, ils sont fiers de moi .
Autre pays, mêmes rêves : c’est dans la capitale tchadienne, N’Djamena, que Marius M’Baïam a appris à manier le ballon rond. « Pour nos parents, le football, ce n’était pas sérieux. Donc on se débrouillait pour fabriquer nos ballons. On ne rêvait que de ça. On jouait tous les jours, parfois pendant des heures. Quand tu es petit, tu n’es jamais fatigué ! »[…]