Extraits de la chronique de Ivan Rioufol :
Une nouvelle manière de faire de la politique doit être imaginée, sur les champs de ruines laissé par les discours automatiques. Et, sur ce terrain, je crois Nicolas Sarkozy plus libéré et inventif que DSK ou François Hollande.
Après les Trente glorieuses (Les années cinquante, soixante, soixante-dix), voici les Trente calamiteuses. Elles débutent le 10 mai 1981 et s’achèvent actuellement, sous les yeux de Français irrités par ce qu’ils endurent, avec l’effondrement de la pensée magique. Instauré avec l’élection de François Mitterrand avant d’être repris par la droite mimétique, l’irréalisme politique est, en effet, le premier responsable de la somme des désastres qui s’accumulent et qui font grossir les rangs des déçus de la gauche et de la droite. Trente ans d’utopies, de dénis des faits, de mépris des gens et de méthodes Coué ont renforcé la méfiance des électeurs vis-à-vis de leurs représentants. […]
Cet immobilisme du PS, incapable de briser les liens avec un mitterrandisme momifié, pourrait bien être la cause de son échec en 2012. Face aux faillites des idéologies, le bon sens commande de s’en séparer au profit de politiques pragmatiques et efficaces. Or la gauche ne semble pas prête à cette révolution des esprits, quand elle défend encore la retraite à soixante ans, les emplois aidés, le mondialisme et autres sujets qui mériteraient d’en finir avec les réponses toutes faites que propose son vieux logiciel. Même si la droite au pouvoir n’est guerre vaillante, elle est en train de s’émanciper de cette glaciation intellectuelle qui donne à la gauche son côté Hibernatus. […]