Démission des élites, double langage, dictature du politiquement correct, lente dérive de notre société, Malika Sorel-Sutter pose, dans son dernier ouvrage, un implacable diagnostic sur l’immigration en France.
Tout concourt à persuader nos compatriotes qu’ils sont des ignorants – quand ils n’ont pas franchement tort. Ainsi des fausses vérités assénées sur les flux migratoires où l’on fait de la France une immémoriale terre d’immigration, alors que le phénomène ne date que des années 1870.
Votre essai s’intitule «Immigration-intégration. Le langage de vérité», est-ce à dire que nous vivons dans le mensonge ?
On cache depuis trop longtemps la vérité aux Français, c’est donc pour moi un acte citoyen que d’écrire ce livre pour faire le recensement des manipulations, mensonges et omissions. Affirmer que les Français ne font pas de place aux autres relève de l’intoxication la plus éhontée. Voilà plusieurs décennies qu’on jette l’opprobre sur notre culture, notre identité, nos racines pour nous contraindre à abandonner nos valeurs fondamentales.
Les principes républicains sont la traduction de l’identité française issue de l’héritage grec et romain, des racines chrétiennes, de périodes fécondes comme la Renaissance ou les Lumières. Il est temps de ne plus rien céder là-dessus. Il est essentiel que les Français envisagent à nouveau leur histoire, et cela de manière apaisée, qu’ils prennent conscience qu’ils n’ont pas à renoncer à eux-mêmes pour accueillir l’autre – contrairement à ce que leur répètent les élites.
Vous pointez particulièrement les élites politiques…
C’est un monde clos, avec pour principal dessein sa propre perpétuation. Tout a concouru historiquement à l’effacement de l’idée de nation et à sa calamiteuse gestion par nos élites : la décolonisation, la construction européenne, la mondialisation, l’avènement du libre-échange, la pression des milieux patronaux sur la gauche comme la droite pour obtenir une main-d’œuvre bon marché, la prise en charge des revendications des nouveaux venus par un réseau d’associations dont les initiatives sont aussitôt relayées par les médias. Si bien qu’aujourd’hui, tout ce qui peut aller contre est aussitôt éjecté du système. Pensée unique, paralysie des idées, d’où cette bérézina – c’est bien de cela qu’il s’agit – en matière d’immigration. […]
Suite sur Le Figaro Magazine (Merci à Français de cœur)