« Ce n’est pas tant le recel de l’ordinateur volé qui motive la comparution immédiate mais le contexte de l’arrestation, avant et après », annonce le procureur. Dans le box, Abdel Rami, 18 ans, prend son air le plus ennuyé. Samedi, arrêté par des policiers, il a appelé ses copains à la rescousse. Une incitation à l’émeute qui n’a plu ni aux policiers, ni au parquet. Le principal intéressé, désolé, jure qu’il n’est pour rien dans le caillassage qui a accompagné son départ pour le commissariat central. Et son avocat, Me Éric Mouton, le plaide avec sa finesse habituelle. Lisez les dépositions des policiers. Les regroupements, les mouvements de jeunes, les énervements, ils ont lieu avant l’interpellation. Rien ne démontre que ce garçon soit responsable de tout cela.
Enfin, soyons sérieux, une arrestation au cœur de la Reynerie à 17 heures un samedi, tout le monde sait que cela peut être agité…
Le parquet avait réclamé cinq à six mois de prison. Le tribunal s’est contenté d’un mois ferme mais avec un maintien en détention. Pour le prévenu, qui a acheté l’ordinateur volé pour préparer son CV (!), les formations en informatique semblent toutes indiquées.
