Un marché en pleine expansion mais qui manque de certification. On ne dira plus les abattoirs de Carpentras mais “Sultana, les abattoirs du sud”. Un nouveau nom pour une nouvelle activité (voir nos éditions précédentes). Depuis le 12avril, après des semaines de travaux, et maintes difficultés de réglages, la société Alazard et Roux a enfin remis en marche l’équipement municipal.
Son directeur, Saïd Abidi mise sur le marché de la viande halal, en plein essor. En France, il pèse quelque 5milliards d’euros, on l’estime plus prometteur encore que celui du bio. L’abattage traditionnel y est encore pratiqué sur demande, pour les producteurs qui font de la vente directe. Dans ce cas, les bovins doivent être assommés et les ovins, électrocutés, avant d’être égorgés puis vidés de leur sang. C’était une demande de la fondation Bardot qui militait pour épargner des souffrances à l’animal. Saïd Abidi explique qu’en fait, on brise la boîte crânienne de la bête, et que rien n’assure qu’il ne souffre pas. Dans l’abattage rituel halal, les animaux sont donc égorgés directement et manuellement avant de se vider de leur sang.
Il faut toutefois la présence d’un “sacrificateur”, une personne agréée par une des trois grandes mosquées, Lyon, Paris ou Evry, qui peut prononcer une prière. Les Abattoirs du sud en ont recruté trois. Aucune étude n’indique que le halal serait plus sain ou meilleur pour la santé.
C’est juste un geste rassurant, explique Saïd Abidi, un besoin pour les 2e et 3e générations, élevées à l’occidentale, de retrouver des racines. La philosophie halal repose sur le respect de l’animal, l’abattage n’est que la dernière étape, cela passe aussi par un élevage et un transport dans de bonnes conditions, les moins stressantes possibles. ” Comment être sûr (ou averti) que la viande a été abattue selon le rite halal? Les Abattoirs n’ont pas encore adhéré à un organisme de certification, “encore trop nombreux et pas suffisamment fiables, car il n’y a pratiquement pas de contrôle,” poursuit Saïd Abidi.[…]
(merci à Latine