Le Parti socialiste français a estimé vendredi que “l’arrivée de migrants tunisiens ne devait pas servir de prétexte à un recul de l’Europe”, alors que l’Union européenne (UE) veut consolider ses frontières externes. Lors d’une réunion à Bruxelles jeudi entre les ministres de l’Intérieur de l’UE, un consensus a été trouvé pour élargir les possibilité de rétablir des contrôles aux frontières nationales dans l’espace Schengen dans des “conditions très strictes”, a annoncé la présidence hongroise.
Le Parti socialiste “dénonce cette remise en cause de la libre circulation des personnes, droit fondamental garanti aux citoyens de l’Union européenne depuis vingt ans”, dans un communiqué.
“L’arrivée de migrants tunisiens ne doit pas servir de prétexte à un recul de l’Europe mais doit au contraire trouver une réponse dans le travail collectif au sein de l’Union”, estime le PS.
Pour les socialistes, “l’attitude française a favorisé par effet domino une demande de rétablissement des frontières partout en Europe. La décision du gouvernement danois (qui vient d’annoncer le rétablissement des contrôles à ses frontières européennes) en est une parfaite illustration”.
“Le rétablissement des contrôles intérieurs s’inscrirait à rebours de la construction européenne”, jugent-ils.
“Alors que les forces de police n’ont déjà plus les moyens de lutter vraiment contre la délinquance sur le territoire, ils auront en plus à contrôler les frontières. Comment alors garantir la sécurité intérieure?”, s’interroge le PS, qui juge que “ce repli sur soi reflète surtout une absence de vision à long terme des gouvernements en place”.