Vendredi 13 mai, Olivier Ferrand, patron du “think-tank progressiste” Terra Nova et proche de DSK, a publié une réponse à la polémique sur le site de la fondation et sur celui du Nouvel Obs, jugeant que son rapport a été “instrumentalisé à des fins politiciennes”. Terra Nova nie vouloir abandonner les classes populaires.
[…] Ce nouveau cœur électoral est composé en grande partie par des Français issus des milieux populaires : les habitants des quartiers populaires, les minorités, les jeunes déclassés, les mères célibataires en situation précaire… Il est donc absurde de dire que les milieux populaires ont abandonné la gauche : au contraire, ils sont toujours au cœur de son électorat naturel.La nécessité pour la gauche de fédérer son électorat naturel
En revanche, le rapport de Terra Nova pointe une rupture électorale contemporaine : il n’y a plus de vote unifié de classe. Les classes populaires (ouvriers, employés) votaient hier massivement à gauche : 72% pour les ouvriers, au second tour de l’élection présidentielle de 1981. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les classes populaires sont désormais divisées sur les valeurs. La grille de lecture pertinente n’est plus les classes sociales mais la division “outsiders” – “insiders”.
Ces milieux populaires déclassés sont aussi attaqués dans leur identité. Ce sont les “jeunes” fainéants, la “racaille” de banlieue… Et naturellement les Français d’immigration récente. A ceux-là, on fait comprendre qu’ils ne font pas partie de la communauté nationale. Que leur religion halogène n’a pas sa place dans la République. Que, tout simplement, ils ne devraient pas être là : “La France, tu l’aimes ou tu la quittes.” […]
Terra Nova Le Nouvel Obs Le Monde
(merci à Lou pour l’illustration)