Les Y’a Bon awards, la cérémonie qui «récompense» les auteurs des répliques médiatiques les plus racistes, tient sa troisième édition lundi 23 mai au Cabaret sauvage, à Paris. La liste des éventuels lauréats dressée par les vigies de «l’antiracisme» est longue : Claude Guéant, Eric Zemmour, Robert Ménard, Marine Le Pen et bien d’autres. Le jury sera composé, entre autres, de Josiane Balasko, Pape Diouf, Sihem Souid ou encore du cinéaste Radu Mihaileanu.
Gilles Sokoudjou, le président des Indivisibles (150 membres) est interrogé par Saphirnews.
Pour nous, la politique menée par le gouvernement actuel stigmatise une population et certaines catégories de Français non-blancs et qui a pour conséquence l’augmentation des actes islamophobes depuis un an.
Les Y’a Bon Awards implique-t-il d’éventuelles poursuites ou plaintes ?
Il y a deux types de propos qu’il faut pouvoir différencier : d’une part les propos racistes qui tombent sous le coup de la loi et du délit d’incitation à la haine raciale ou à la discrimination raciale ; et d’autre part des propos qui sont empreints de préjugés, des raccourcis faciles qui tendent à expliquer certains faits en faisant des associations malheureuses mais qui ne peuvent être punis par la loi.
On se bat sur les deux types de propos, notamment ceux qui sont du vocable commun et que personne ne relève comme les propos stigmatisant à l’encontre d’une population. Lorsqu’on a des débats sur les minarets, la burqa ou la place de l’islam au sein de la République, ce ne sont pas des propos qui peuvent être sanctionnés mais ils stigmatisent une population et cela nous dérange. […]
Quel bilan dressez-vous depuis la dernière cérémonie ? Quels changements observez-vous ?
G. S. : Il y a un changement manifeste, on est tombé dans une surenchère au niveau des propos les plus racistes sans qu’ils ne soient combattus. L’islamophobie a été à son paroxysme lorsque on a commencé à opposer l’islam et la laïcité ou à parler du halal, des minarets, de la burqa. Nous sommes dans une situation très grave et qui n’augure rien de bon à l’approche des élections présidentielles de 2012 où on est déjà en train de nous vendre la présence de Marine Le Pen au second tour. […]