La presse européenne commente très largement, sur ses sites et dans ses éditions papier, «l’affaire DSK». Premier sujet d’inquiétude : le sort de la zone euro, alors que la Grèce devrait probablement à nouveau solliciter un plan d’aide européen et que le Portugal est en cours de négociations. Deuxième sujet : la montée du Front National qui pourrait être le principal bénéficiaire de cette affaire.
Marine Le Pen aura peu de difficultés à déclamer que la chute de M. Strauss-Kahn ne souille pas seulement une carrière, mais toute l’élite. Que ce soit justifié ou non, l’extrême droite va faire son foin de cette histoire. (Le Guardian)
DSK était «à l’avant-garde des discussions récentes sur un possible nouveau prêt UE-FMI à la Grèce», juge le journal grec Kathimérini. L’inculpation du directeur du FMI met donc «Athènes en détresse», résume le quotidien libéral. C’est un «coup porté aux efforts» du pays, estime Ethnos (socialiste). «La femme de chambre bloque la Grèce», titre en écho Elefthérotypia (ci-contre), qui prédit «une ligne plus dure du FMI envers la Grèce». […]
Les quotidiens d’Europe commentent aussi largement les conséquences du scandale sur la scène politique française.
Rappelant que «les Français sont connus pour hausser les épaules en ce qui concerne la vie privée de leurs politiques», «voire que les affaires sont de rigueur pour les politiques», The Economist souligne aussi que «même avant ce choc, il était devenu clair que la campagne présidentielle serait un exercice de bassesses».
L’histoire de la Porsche dans laquelle a embarqué DSK a «créé un débat français féroce et torturé de savoir s’il est possible d’être de gauche et riche», rappelle l’hebdomadaire économique. «Un président bling-bling défié par un socialiste vroum-vroum ?»: pour le Guardian, cela n’entravait pas encore la marche de DSK vers l’Elysée. Mais on est passé «du vroum au fiasco», titre le journal britannique. […]
Pour The Economist, l’élection présidentielle est en tout cas «soudainement beaucoup plus ouverte». Mais beaucoup d’éditos en viennent à la même conclusion: c’est Marine Le Pen qui sera la grande bénéficiaire de cette affaire. «Bien qu’elle s’en défende et s’apitoie sur l’image de la France, Marine Le Pen pourrait bien être celle à qui profite le scandale», estime aussi Le Soir.
Libération (Merci à Eisbär)