Tout débute le 16 mars 2009, en début de soirée, chemin de Vaumarre à Mougins. Un Cannois, attiré dans un guet-apens, reçoit une balle de 11/43 dans la jambe. L’arme s’enraye et il parvient à prendre la fuite sous un feu nourri. « L’homme ne souhaite pas qu’on enquête et il explique aux gendarmes qu’il s’est fait tirer dessus par un automobiliste irascible, mais, très vite, on se rend compte qu’il ment et, à partir d’une affaire qu’on pensait perdue, on a pu aboutir à un réseau énorme », se félicite le juge Murciano. Une visite au chevet d’un trafiquant notoire et d’autres indices entraînent les enquêteurs sur la piste d’un règlement de compte lié à un trafic international de stupéfiants.
Un méga trafic que le magistrat grassois chiffre à environ 800 kg par mois sur 5 ans, soit environ 50 tonnes importées du Maroc via l’Espagne et destinées principalement à l’ouest du département et notamment au bassin cannois! Une filière moindre d’importation de cocaïne en provenance de Hollande est également mise au jour. Les enquêteurs des Alpes-Maritimes et de la section de recherches de Marseille (1) se rendent compte que ce monde de jeunes des cités prenant goût à l’argent facile n’est pas celui des Bisounours… Ils constatent qu’il y a, en fait, une véritable « guerre » entre ces équipes à tiroirs : un conflit larvé qui se nourrit d’alliances, de mésalliances, de trahisons et, pour finir, de règlements de compte. Patiemment, ils reconstituent la trame d’un véritable scénario que ne renierait pas le cinéaste Olivier Marchal, lui-même ancien flic de la PJ.[…]