Noyautage des révoltes arabes, création d’une nouvelle «légion du djihad» au Sahel, future bataille autour de la récupération des réseaux européens… Alors que la succession définitive de Ben Laden n’est pas encore décidée, Al Qaîda au Maghreb islamique amorce un tournant important.
Dans son nouveau livre, AQMI, enquête sur les héritiers de Ben Laden au Maghreb et en Europe (à paraître aux éditions Jean Picollec), Atmane Tazaghart révèle les plans secrets de la filiale maghrébine. Un livre passionnant et éclairant dont El Watan Week-end vous livre en exclusivité les bonnes feuilles.
Face aux révoltes populaires maghrébines, AQMI en embuscade
AQMI tente opportunément de tirer profit du chaos sécuritaire et des situations tendues provoquées par la Révolution du jasmin en Tunisie et le «soulèvement du 17 février» en Libye. Ainsi, au cours de la dernière semaine de décembre 2010, des sources sécuritaires ont relevé un «mouvement inhabituel de déplacements de groupes armés liés à AQMI, remontant du Sahel vers les régions frontalières algéro-tunisiennes». Selon les mêmes sources, il s’agissait de «groupes composés de plusieurs dizaines de djihadistes, dont la plupart sont de nationalité tunisienne, faisant partie de la katiba de l’émir Abdelhamid Abou Zeïd au Sahel».[…]
La fulgurante ascension des «émirs du désert» […]
Un «nouvel Afghanistan» au Sahara
Pourquoi Oussama Ben Laden consacrait-il un tel intérêt au Sahel, une région si éloignée de ses bastions traditionnels ? Le retentissement grandissant que rencontre l’action des katibate sahéliennes, depuis l’arrivée de Yahia Djouadi à leur tête, a ravivé chez le Saoudien un vieux rêve, né au lendemain des attaques du 11 septembre 2001 : créer un «nouvel Afghanistan» dans le grand Sahara, pour y former les bases arrière d’une légion djihadiste capable de se lancer à l’assaut du Maghreb et de l’Europe.