Saute d’humeur de Tshitenge Lubabu M.K., journaliste à Jeune Afrique, sur la notion d’intégration.
Pourtant, les étrangers montrent tous les jours qu’ils sont intégrés. Ils conjuguent des verbes à l’imparfait du subjonctif. Ils boivent du vin, mangent de la choucroute …
Un soir, après une journée de travail particulièrement épuisante, alors que je regagne mes pénates, je me dis : «Gars, détends-toi !» Une idée lumineuse me traverse alors l’esprit : internet. […]
Que vois-je ? Un perroquet ou un roquet, peu importe, débite telle une rafale un discours sur la République. Française, je souligne. Il dit que, pour mériter de la République, toute personne étrangère ou même d’ascendance étrangère née en France doit faire un deuil de son passé. C’est-à-dire hiérarchiser les civilisations, reconnaître que celle des origines est inférieure à celle de la France. Pour mériter de la République, l’étranger doit faire allégeance à Voltaire, à Hugo (pas Boss !), au siècle des Lumières. Sinon, c’est l’identité française qui est menacée. Le perroquet ou le roquet, peu importe, se frotte les mains, l’œil pétillant, fier de son numéro. Et moi qui avais foi en la diversité, qui croyais à la fraternité, à l’égalité ! […]
Ces Gaulois, ces descendants d’Astérix, c’est quelque chose, dé !