Pour Laurent Pinsolle, «gaulliste libre», il y a deux grandes familles républicaines : les civiques / progressistes d’une part (regroupant, entre autres Debout La République et le Mouvement Républicain et Citoyens) et les ethniques / identitaires de l’autre (englobant le Mouvement pour la France et le Front National notamment), «en général de droite ou d’extrême droite».
Pour les «ethniques», la France est blanche, chrétienne. Leur rejet de l’immigration est viscéral et radical. Ils en font volontiers la cause des maux de notre pays.
Pour moi, les «républicains civiques» sont attachés aux valeurs de la République (universalité, égalité, liberté, fraternité, laïcité). Ils sont attachés au droit du sol, et, s’ils peuvent reconnaître les racines chrétiennes de la France, accueillent volontiers les autres religions, du moment que celles-ci respectent les lois et l’esprit de notre République (d’où l’opposition à la burqa…).
Ils reconnaissent qu’il y a un islam de France, refusent tout amalgame entre musulmans, reconnaissent l’apport important de l’immigration à notre pays et, s’ils ne sont pas angéliques sur l’immigration ou sont opposés au communautarisme, refusent de véhiculer les fantasmes des ethniques sur l’invasion dont serait victime la France et la menace sur son identité. Ils ont une vision intégratrice de la République par opposition à une vision assimilatrice. […]
A l’inverse, les «ethniques», autre qualificatif des «identitaires», refusent d’accepter la diversité de notre pays apportée par l’immigration, surtout quand elle est extra-européenne et d’origine africaine. Ils souhaitent une assimilation, un abandon des cultures d’origine car ils craignent la substitution des Français de souche par des immigrés africains musulmans, qu’ils présentent souvent comme un tout homogène non désireux de s’intégrer à notre pays.
Ils cèdent volontiers à l’islamophobie. Alors que les «civiques» ont plutôt une sympathie pour la Palestine et refusent de considérer l’Occident comme un bloc homogène, les «ethniques / identitaires» adhèrent volontiers aux thèses occidentalistes, ont une sympathie naturelle pour les Etats-Unis et Israël. […]