Ca ressemblerait presque à une plaisanterie. Le genre qui circule dans les cours d’école. Quel est le comble d’un employé hospitalier ? Se blesser sur son lieu de travail. Seulement voilà… cette blague n’en est pas une du côté de l’hôpital de la Fontonne. Au cours des deux derniers mois, plusieurs salariés ont dû subir des soins dans l’établissement. Plus grave, leurs blessures n’avaient rien d’accidentelles. Elles sont le fruit de violences survenues au sein même du centre hospitalier. Dernières en date : le 1er mai avec deux infirmières rouées de coups par un patient incontrôlable…
Simplement inacceptable. Du coup, hier, plusieurs dizaines de salariés ont souhaité exprimer publiquement leur indignation. À l’appel du syndicat Sud, ils ont arrêté, à tour de rôle, de travailler durant une heure. Débrayage coup de gueule. Mais aussi débrayage revendicatif…Car, en toile de fond, les salariés ont dénoncé un manque criant de personnel. Qui est, selon eux, directement responsable de la hausse de la violence.
Nous sommes tous en surcharge de travail, peste une employée qui a souhaité rester anonyme. Nous courons à droite à gauche et nous n’avons plus le temps d’écouter les patients, ni leur famille. Alors, forcément, les gens s’énervent. Et parfois, ils en viennent aux mains. […] Cela crée des amertumes. Des rancoeurs. Qui se traduisent par des injures et des coups. […] L’hôpital d’Antibes a besoin de monde dans tous les services. Que ce soit pour assurer les soins ou la sécurité.
La violence est malheureusement une réalité de la société. De même, les patients agités de psychiatrie ont toujours existé. Maintenant, cela ne veut pas dire que nous baissons les bras. Que nous abdiquons. Ce n’est évidemment pas satisfaisant, pour nous, de savoir que certains salariés ont été blessés ces dernières semaines. La sécurité de chaque employé est notre priorité absolue. D’ailleurs, nous multiplions les formations pour former les gens aux risques. […]