Dans les prochains jours, Aissa Kaid risque de ne pas beaucoup s’épancher, auprès de ses compagnons de geôle, sur ce qu’il l’a fait tomber… Pas très glorieux, en effet, pour un dealer de son calibre, d’avouer qu’une ceinture de sécurité a causé sa perte. Et pourtant, samedi après-midi, à Juan-les-Pins, c’est bien ce qu’il s’est passé…
Tout commence vers 17 heures par une transaction des plus classiques. Le caïd Aissa de 39 ans reçoit un client à domicile, avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny. Bonjour. Au revoir. 100 euros le gramme. Tout se passe bien. Du moins, dans un premier temps… Car le jeune acheteur a la fâcheuse habitude de conduire sans ceinture. Or, manque de pot, quand il repart, marchandise en poche, une équipe de la brigade anticriminalité d’Antibes passe justement par là. Elle somme aussitôt le conducteur imprudent de s’arrêter. Et, comme le gugusse est déjà connu des services, les policiers procèdent à une petite fouille. Bonne idée. Ils trouvent le gramme de cocaïne, fraîchement emballé.Embarrassé et plutôt du genre très bavard, le jeune homme ne met alors guère de temps avant de désigner son revendeur. Et même donner son adresse.
Aubaine pour les forces de l’ordre. Qui se décident à intervenir immédiatement. Un officier de police judiciaire et un maître-chien se joignent à l’équipe de la Bac. Et, quelques minutes plus tard, les voilà qui frappent à la porte d’Aissa Kaid. Et découvrent son lucratif trafic… Le studio du gaillard, bâti comme une armoire à glace, est truffé de petits paquets de cocaïne. 640 grammes au total (50 000 euros environ), planqués dans les placards, le frigo, la mezzanine. 53 grammes de pollen et cannabis sont aussi trouvés par les agents ainsi que 2 800 euros en liquide.
Cela m’a permis d’éponger mes dettes et de faire quelques voyages, s’est-il justifié. Je me suis lancé dans la vente de cocaïne car cela rapporte plus que mon ancien boulot.[…]