L’universitaire Olivier Le Cour Grandmaison est co-initiateur de l’«Appel contre le racisme, contre la politique d’immigration du gouvernement et pour la régularisation des sans-papiers». Interrogé par le quotidien algérien El Watan, il estime que la politique gouvernementale vise à capter les voix des électeurs du FN au deuxième tour des présidentielles.
La politique mise en œuvre par le gouvernement sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy doit être interprétée comme un lepénisme de moins en moins réformé puisque Claude Guéant multiplie les déclarations fracassantes en accusant les immigrés de tous les maux.
Premier constat : depuis l’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, nous sommes confrontés à la pire des politiques jamais mises en œuvre depuis 1958 à l’encontre des immigrés. Cela s’est traduit d’une part par la mise en place du ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale, ce qui est sans précédent dans l’histoire de la République et sans équivalent dans aucun autre Etat membre de l’Union européenne. […]
Hantée par la perspective de perdre l’élection présidentielle de 2012, la majorité a fait un choix : donner à l’électorat du Front national le maximum de gages afin que celles et ceux qui auront voté au premier tour pour cette dernière organisation politique se désistent en faveur du candidat de l’UMP, Nicolas Sarkozy. De ce point de vue, Claude Guéant exécute avec une servilité remarquable les orientations de celui qui l’a fait ministre, à savoir le chef de l’Etat. De plus, après les pseudo-débats sur l’identité nationale, la «laïcité», où l’on a entendu de nombreux ministres tenir des propos racistes, xénophobes et islamophobes, l’UMP s’apprête à récidiver en organisant une initiative consacrée à l’immigration.
Au regard de ce qui s’est déjà passé et des dispositions législatives récemment votées, le pire est à craindre de nouveau.