Elle avait enlevé et menacé sa fille âgée de 18 ans : une mère est condamnée à 8 mois avec sursis.« C’est ma fille, mon sang. Je ne voulais pas qu’elle soit avec un délinquant. » Inlassablement, Fatima Boutbici a répété ces paroles, hier, devant le tribunal correctionnel de Toulon. Entre deux sanglots et un comportement empreint d’une certaine théâtralité, cette mère de famille a dû répondre d’enlèvement, séquestration et menaces de mort. À ses côtés, Mohamed Zenasni, un ami, était lui aussi cité pour enlèvement et séquestration.
Mme Mars, la présidente, a prononcé une peine de 8 mois de prison avec sursis contre Mme Boutbici, 55 ans, et 4 mois pour M. Zenasni, 46 ans. Des sanctions conformes aux réquisitions du procureur. Les magistrats ont déploré l’absence « attendue » de la victime, Ines Boutbici, qui a par ailleurs adressé une lettre expliquant qu’elle voulait revenir sur ses accusations.
« Cela ne nous étonne pas trop », a relevé la présidente.Le 5 novembre 2008, cette lycéenne était pourtant venue déposer plainte. Elle expliquait que sa mère ne supportait pas sa relation avec un Français. Elle évoquait la volonté de la famille de la marier avec un Algérien qu’elle ne connaissait pas. […]
Une jeune lycéenne de 18 ans accuse ses proches – sa mère et ses soeurs en particulier – de l’avoir enlevée, séquestrée et violentée. On parle alors d’un mariage arrangé par la famille en Algérie que la jeune fille aurait refusé. On évoque aussi le refus de la voir fréquenter un Français non musulman. Au lendemain de ces révélations, les faits prennent une autre dimension. La victime se présente à nouveau au commissariat. Elle explique ne pas avoir tout dit. Selon elle, lors de sa séquestration au domicile familial, elle aurait été l’objet d’actes barbares. Elle indique avoir subi des violations graves de son intimité, des gestes assimilables à un viol. Son visage aurait été lacéré. Elle aurait été giflée et des inscriptions auraient été gravées sur son ventre avec la lame d’un couteau.[…]