La popularité croissante de Marine Le Pen, présidente du Front National, «n’est pas un risque pour la communauté juive française» mais « un risque pour la France», a déclaré hier à Montréal le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Richard Prasquier.
Addendum 30/05/2011 : Pour Louis Aliot, vice-président du FN, «ces basses attaques démontrent qu’une fracture existe entre les organismes communautaristes prétendument représentatifs et les Français de confession israélite qui, de plus en plus, affichent leur soutien à Marine Le Pen et ne se laissent plus prendre par ces discours de haine destinés à faire peur».
Le dirigeant du Conseil représentatif des institutions juives de France, qui rencontrait la presse à l’issue d’une visite au Québec, exclut que Mme Le Pen puisse être élue à la présidence. Cette hypothèse représenterait, selon lui, une «catastrophe économique», avec «la sortie de l’euro, un retour à une France en autarcie, devenue un bastion fermé sur le monde extérieur».
M. Prasquier reconnaît que Mme Le Pen «mène une campagne habile sur des thèmes qui sont au premier plan des préoccupations de la société civile», et notamment «la peur du déclassement national, c’est-à-dire la perte de l’indépendance nationale, mais aussi du déclassement de l’Europe à cause de la montée des pays émergents, et la perte de repères identitaires, avec l’immigration», notamment musulmane. […]
Interrogé sur l’affaire de Dominique Strauss-Kahn, M. Prasquier a estimé qu’elle n’avait pas d’impact pour le moment sur la communauté juive de France. «Cela ne veut pas dire qu’il n’y en aura pas», a-t-il ajouté, relevant que la présentation de son cas dans la presse attribue à DSK «un certain nombre de stéréotypes utilisés contre les juifs, tels la richesse, le sexe et le pouvoir».