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Jean-François Mattéi, professeur à l’université de Nice Sophia Antipolis, a publié Le procès de l’Europe. Grandeur et misère de la culture européenne (PUF), ouvrage dans lequel il souligne différents aspects de la culture européenne dont la laïcité, les racines chrétiennes. et … les vertus de la colonisation.

Tout se passe comme si les élites intellectuelles de notre temps avaient peur de rappeler que l’Europe possède, non pas d’abord, non pas surtout, mais également un héritage chrétien. À une époque où l’on nous demande d’insister sur la dimension mémorielle de l’Histoire, il est étrange de vouloir effacer une partie du passé européen.

Pourquoi défendez-vous une sorte de suprématie de la culture européenne ?

Je pense que la culture européenne est une métaculture dans le sens où elle a imposé ses normes aux autres peuples à travers la découverte et l’étude de leurs cultures. Aucune autre culture n’a inventé l’ethnographie ou l’anthropologie.

La volonté de transgresser les frontières, d’aller voir plus loin l’inconnu, cette curiosité insatiable de l’autre est une attitude typiquement européenne. Toutes les autres cultures ont été des idiosyncrasies qui se sont perçues sous un angle particulier alors que la culture européenne a instauré une culture de l’universel. Il est vrai qu’elle en a parfois fait mauvais usage. La grandeur de la civilisation européenne a toujours été de prendre conscience de ses méfaits et de tenter de les corriger.[…].

Le Point

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