Après des violences répétées, le maire de la Sevran, Stéphane Gatignon (EELV), a réclamé l’intervention des forces armées. Le Point a analysé les textes de loi en vigueur et a conclu que sa demande avait actuellement peu de chances d’aboutir.
D’ici quatre ou cinq ans, si le manque d’effectif policier persiste, les forces armées seront envoyées dans les banlieues.
Prévenir les troubles relève normalement de la police civile. La participation des forces terrestres, maritimes et aériennes au maintien de l’ordre sur le territoire national est néanmoins possible. […]
Que les conditions soient réunies ou non, les forces armées n’ont pas vocation à gérer le maintien de l’ordre. «Imaginons que les banlieues s’enflamment et que les formations de gendarmerie ne suffisent plus, envisage Loup Francart. Si les forces armées intervenaient, elles auraient un rôle de défense des structures nécessaires à la vie de la commune, comme la mairie.» Pour Stéphane Chevrier, les militaires sont formées pour faire la guerre et le maintien de l’ordre ne fait pas partie de leur métier. «Il y aurait des risques d’usage disproportionné de la force, estime le sociologue. Et puis la place de l’armée n’est pas dans les banlieues. Cela reviendrait à dire qu’elles sont en guerre».
C’est pour faire réagir le gouvernement que Stéphane Gatignon a réclamé une intervention de l’armée. Depuis, des CRS ont été postés en permanence dans le quartier Montceleux. «Finalement, je n’ai pas demandé au préfet de requérir un renfort militaire et je ne le ferai pas», explique le maire de Sevran. Même s’il a atteint son objectif, Stéphane Gatignon reste pessimiste. […]
