Est lyonnais. Un demandeur d’emploi lyonnais a porté plainte pour discrimination à l’embauche liée à son origine. Saisie du dossier par la Licra, la Préfecture du Rhône a signalé l’entreprise à la justice .(…)
Une discrimination, Ali (1) ne doute pas qu’il en a été victime. D’ailleurs, il a porté plainte le 25 mai. Demandeur d’emploi, ce père de famille lyonnais qui, pour l’heure, préfère garder l’anonymat, désespère depuis plusieurs mois de trouver un travail dans son domaine : l’électricité. Pourtant, il a les qualifications requises. Il répond à une offre affichée à Pôle Emploi émanant d’une entreprise de l’Est lyonnais. Mais son CV et son courrier lui valent une réponse négative. Dépité, il se confie à une conseillère de Pôle Emploi qui contacte en sa présence le 16 mai, la société et appuie sa candidature. Réponse ferme : « Le recrutement est clos ». Pas de chance pour Ali.
Quelques jours plus tôt, par curiosité, il avait écrit à la même entreprise mais en modifiant son nom. Un « testing » à sa façon. Ali se métamorphose en Romain. Le CV est identique, la lettre aussi. Le numéro de téléphone est modifié : c’est celui d’un ami d’origine française. En revenant de son rendez-vous à Pôle Emploi, Ali trouve un message sur le répondeur de son ami qui parle français sans accent. La baguette magique a fonctionné. Miracle : la PME est intéressée par son profil et le convie à un entretien d’embauche pour le 20 mai. Ali s’y rend avec un représentant de la Licra qui demande des explications au responsable technique sur ces pratiques discriminatoires. Etonnement de l’employeur : « C’est un mauvais concours de circonstance. D’ailleurs, notre personnel a toujours reflété une certaine diversité ».