Classiquement, les représentants du capital plaident sans relâche pour plus d’immigration. L’affaire est aussi vieille que le capitalisme lui-même, qui a « libéré » le marché du travail. Dès lors, plus l’offre de celui-ci est abondante, plus son prix est bas. Concrètement, plus la file au bureau d’embauche est longue, plus ceux qui ont « la chance » d’avoir un emploi sont poussés à accepter des rémunérations et des garanties au rabais.
[…] Business Europe (le nouveau nom de l’UNICE, le patronat européen) affirmait ainsi, dans une déclaration du 16 février 2011, que « les migrations économiques jouent un rôle clé pour les besoins de l’actuel et du futur marché du travail ». […] […] A Bercy, Christine Lagarde ne dit pas autre chose[…]. Elle réagissait ainsi aux propos plus restrictifs de son collègue de l’Intérieur, Claude Guéant. En réalité, derrière un clin d’œil de circonstance aux électeurs à reconquérir, ce dernier négocie « en toute discrétion, une simplification des procédures permettant la venue de travailleurs tunisiens », comme l’a révélé Le Monde (3), car les quotas préalablement négociés seraient loin d’être atteints…[…]Mais la palme revient sans doute à Jean-Louis Bourlanges, président de la Fondation du Centre. Pour l’ancien eurodéputé, « le refus de toute immigration est une aberration intellectuelle et politique, une sorte d’utopie fasciste » (6). Qui dit mieux ?
(3) Le Monde du 02/05/11
(6) Le Monde du 24-25/04/11