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[…] Ce 9 juin, les ministres de l’Intérieur des Vingt-sept se réunissent à Luxembourg pour traiter notamment des migrations. Nombreux sont ceux qui considèrent que Bruxelles doit prendre la main sur cette question, et qui s’insurgent contre les velléités des pays de déterminer leur propre politique migratoire.

Classiquement, les représentants du capital plaident sans relâche pour plus d’immigration. L’affaire est aussi vieille que le capitalisme lui-même, qui a « libéré » le marché du travail. Dès lors, plus l’offre de celui-ci est abondante, plus son prix est bas. Concrètement, plus la file au bureau d’embauche est longue, plus ceux qui ont « la chance » d’avoir un emploi sont poussés à accepter des rémunérations et des garanties au rabais.

[…] Business Europe (le nouveau nom de l’UNICE, le patronat européen) affirmait ainsi, dans une déclaration du 16 février 2011, que « les migrations économiques jouent un rôle clé pour les besoins de l’actuel et du futur marché du travail ». […] […] A Bercy, Christine Lagarde ne dit pas autre chose[…]. Elle réagissait ainsi aux propos plus restrictifs de son collègue de l’Intérieur, Claude Guéant. En réalité, derrière un clin d’œil de circonstance aux électeurs à reconquérir, ce dernier négocie « en toute discrétion, une simplification des procédures permettant la venue de travailleurs tunisiens », comme l’a révélé Le Monde (3), car les quotas préalablement négociés seraient loin d’être atteints…[…]

Mais la palme revient sans doute à Jean-Louis Bourlanges, président de la Fondation du Centre. Pour l’ancien eurodéputé, « le refus de toute immigration est une aberration intellectuelle et politique, une sorte d’utopie fasciste » (6). Qui dit mieux ?
(3) Le Monde du 02/05/11
(6) Le Monde du 24-25/04/11

Marianne2.fr

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