Dix des onze prévenus étaient présents, hier, à l’audience du tribunal correctionnel qui a duré toute la journée. Les faits se sont déroulés de janvier 2008 à mars 2010 à Châtillon-sur-Seine. Il s’agit d’un important trafic de résine de cannabis et d’héroïne. Un réseau, comprenant acheteurs, revendeurs et consommateurs ou chacun, hormis « les têtes », faisait un peu tout à des échelles plus ou moins importantes. Deux hommes, se détachent néanmoins du lot.
Ils appartiennent à la communauté turque de Châtillon. Le premier, Caner Korkmaz 27 ans, est détenu depuis son interpellation. Avec l’argent de la drogue, il s’est acheté deux appartements. Il se considère comme le « boss de Châtillon ». Le second, Ismail Kilinc, 33 ans, est lui un gros fournisseur. Au cours de l’enquête, il a été mis en cause par de nombreux acheteurs. Il paye également des mules.
Le frère blanchissait
Dans la salle d’audience, les prévenus sont placés en ligne face au président. Le magistrat les interroge un par un. Une instruction minutieuse, de trois heures, pour démêler les contradictions, les accusations, les liens, des uns envers les autres.
Le président Aubertin s’est également attaché à éclaircir le rôle exact du frère du détenu, Békir Korkmaz, qui ne comparait par pour trafic mais pour blanchiment d’argent. En multipliant les comptes bancaires, en saupoudrant les sommes remises par son frère sur les comptes de toute leur famille, il pense ne pas attirer l’attention. Finalement deux appartements (32 000 € et 40 000 € sont achetés). C’est d’ailleurs le train de vie de la famille qui va donner naissance à la rumeur et éveiller les soupçons. […]