Pour Rokhaya Diallo, fondatrice des Indivisibles auteur de Racisme : mode d’emploi, l’islam ne devrait poser aucun problème dans une société vraiment laïque, la laïcité étant garante du libre exercice des cultes. Elle doit rester «un principe d’égalité et non d’interdiction».
Il semblerait que la laïcité défendue par les politiques, interdise en particulier d’exprimer une islamité trop visible, tout musulman exprimant sa foi de manière explicite étant perçu comme le Cheval de Troie de l’islamisation du pays du valeureux Charles Martel.
C’est à la fin des années 1980, que laïcité fait un retour remarqué dans les discours politiques après des décennies d’absence, le gain de visibilité des musulmans dans la sphère publique française redonnant de la vigueur à cette notion qui semblait tombée en désuétude. Dès lors laïcité est devenue une parade contre les expressions religieuses musulmanes, donnant lieu parfois à un laïcisme intégriste s’appuyant sur notre imaginaire “catho-laïque”.
Ainsi, la mort du Pape Jean-Paul II met les drapeaux de la République en berne et occasionne une minute de silence à l’Assemblée nationale, des accords avec le Vatican assurent la reconnaissance en France de diplômes délivrés par le Pontificat, Christine Boutin peut être en même temps ministre de la République tout en étant “consulteur auprès du Vatican”, sans qu’on ne s’interroge sur le respect de la laïcité. En revanche, la question se pose dès lors qu’il s’agit de pratiques relatives à l’Islam. […