«Soyons humbles et orgueilleux à la fois. Imaginons qu’ici à Libourne cette mosquée soit le symbole du vivre ensemble, face à l’obscurantisme populiste ambiant. Le Siècle des lumières est encore devant nous mais, à Libourne, on préfère la lumière. » Ces mots appuyés, chargés de sens, le maire Gilbert Mitterrand les a prononcés lors de l’inauguration, dimanche matin, de la mosquée de Libourne. Invité comme d’autres élus, la communauté musulmane et la population libournaise par l’imam Embareck Guerdam et l’Association des musulmans libournais (AML).
Son président, Mohamed Benbekkari, a évoqué la bastide historique posée au confluent de deux fleuves, la Dordogne et l’Isle, symbole à ses yeux d’un carrefour de cultures. Rencontre de deux mondes, l’Occident et l’Orient, deux religions, l’islam et le christianisme et de deux volonté attachées à gommer les descriminations raciales ou culturelles.
Ce souci d’ouverture est partagé par la communauté musulmane puisque, comme l’affirme Mohamed Benbakkari (est preuve en est faite), la mosquée est aussi celle des Libournais. « Elle s’inscrit dorénavant dans le patrimoine local. » Gilbert Mitterrand évoque ensuite cette aventure démarrée rue Étienne-Sabatié, puis rue de l’Ermitage ; ses aléas administratifs pour aboutir à sa construction dix ans après l’achat du terrain de la rue du Général-Monsabert sur lequel s’élève aujourd’hui le bâtiment sur le toit duquel il reste encore à poser une coupole.« Vous me devez aussi la plantation de dix-huit arbres », prévient ironiquement le maire en s’adressant au président de l’AML.
Passés les discours sous une tente dressée à proximité, et avant la dégustation de mets spécifiques, l’association et Omar N’Faty avaient programmé un spectacle. Il s’agissait du stand up, monologue comique dont Djamel Debbouze reste le maître, d’un artiste nouveau venu sur la scène française et dont on commence à voir apparaître le nom un peu partout : Farid Abdelkrim.
Lequel, dans un sketch hilarant, révèle avec un humour grinçant que l’invasion arabe a débuté. Tous les invités ont ri. Enfin presque.