Chacun le constate et peut malheureusement le vérifier : la crise économique et monétaire actuelle est la plus grave que le monde ait eue à affronter depuis la grande crise des années 30.
[…] On se rappelle que dans les années 30 la grande crise avait provoqué sur le Vieux Continent des convulsions politiques qui avaient engendré une chaîne dramatique de dictatures (Allemagne, Italie, Espagne, Roumanie, Hongrie, Autriche, Tchécoslovaquie, Portugal, Grèce, Yougoslavie, Pologne, Bulgarie) puis la guerre la plus féroce, la plus sanglante et la plus totale de l’Histoire. Nous n’en sommes pas là et ce qui se produit actuellement ne correspond qu’à la première phase de cette tourmente des années 30 qui a enfanté la catastrophe de 1939-1945.Encore faut-il que la mémoire soit attentive et, en l’occurrence, dissuasive car les éléments constitutifs de la première phase des années 30 sont aujourd’hui réunis : crise économique, désastre social, montée du populisme et de l’extrême droite, spectre de la xénophobie, du nationalisme, du protectionnisme, de cet aveuglement qui se pare des oripeaux de l’égoïsme sacré. Le totalitarisme n’est pas de retour, la guerre ne rode pas devant notre porte mais, ce qui a conduit jadis au désastre final, les racines du chaos fatal sont aujourd’hui en train de pousser de nouveau. Cette crise n’est pas seulement économique et sociale – ce serait déjà beaucoup -, elle est grosse de dangers politiques et elle menace l’Union européenne. […]