Pour Carine Favier, Présidente du Planning familial, et Louis-Georges Tin Président du comité Idaho, l’hétérosexisme doit être «déconstruit» car il serait à l’origine de l’homophobie, du sexisme et de «nombreux actes de violences».
Principe de vision et division du monde social, l’hétérosexisme repose sur l’illusion selon laquelle l’homme serait fait pour la femme et, surtout, la femme faite pour l’homme.
Mouvements féministes et mouvements homosexuels ne sont pas parallèles ou convergents, c’est une seule et même cause. Etre féministe, c’est nécessairement être contre l’homophobie ; militer contre l’homophobie, c’est nécessairement militer contre le sexisme. Cette nécessité n’a pourtant pas toujours été comprise. […]
L’idéologie de l’inégalité des sexes et des sexualités se voit ainsi justifiée par l’hétérosexualité, qui détiendrait le monopole de la sexualité légitime. Le coût et les effets sociaux de cette mécanique ne sauraient être sous-estimés. Cette double injonction à la conjugalité et à la parentalité constitue un système de pensée articulé, quadrillage de l’espace social qui laisse dans ses marges stigmatisées les homosexuels, hommes et femmes, fussent-ils en couple, même (surtout) avec enfants, mais aussi les célibataires, les «filles mères», les divorcés, les couples non mariés ou sans enfants, tous ceux qui semblent ne pas ratifier l’ordre du couple et de la filiation biologique, et qui apparaissent alors comme des ferments de désordre et de contestation sociale. L’hétérosexisme est donc une police des genres destinée à rappeler à l’ordre symbolique les individus, quels que soient leur sexe ou leur orientation sexuelle. […]