Peu après la fin du concert donné, samedi soir, à Toulouse, dans le cadre du festival “Toucouleurs”, une bande d’une dizaine de personnes encagoulées et armées ont subitement fait irruption, vers minuit et demi, sur l’espace vert situé à proximité de la rue Jules-Amilhau dans le quartier de la Faourette. Plusieurs d’entre elles ont alors ouvert le feu en l’air provoquant un vent de panique parmi les dizaines de spectateurs qui se trouvaient encore là. La bande s’est alors « volatilisée » aussi rapidement qu’elle était arrivée.
(…) Ce genre d’expédition est plutôt rare à Toulouse. « Il pourrait s’agir de l’action de jeunes d’une cité voisine qui cherchaient à impressionner une bande rivale ou à se défouler en jouant les caïds ». Pour l’heure, la police poursuit ses investigations.
La Depêche Merci à parciparla
Personne ne peut plus ignorer aujourd’hui la dégradation sociale sur les quartiers populaires qui génère de plus en plus d’inégalités, de discriminations, de stigmatisations et de relégations tant physiques que symboliques. Cette situation est certes à mettre en relation avec la crise économique mais aussi avec les discours politiques et médiatiques qui construisent des images négatives de décomposition, de déstructuration et de dangerosité.
Dans ce contexte, l’exclusion sociale s’accompagne souvent d’une certaine forme d’exclusion culturelle. Ainsi pour nous, l’enjeu de la culture et de l’action culturelle sur les quartiers est de renforcer des espaces alternatifs qui rassemblent habitants/acteurs sociaux/acteurs culturels/artistes… afin d’être co-auteurs/acteurs de transformation sociale.
Ainsi l’appellation de « Rencontres Toucouleurs » n’est pas un hasard. D’une part elle affiche une volonté de croisements sur la durée :
> de différentes disciplines artistiques par une sensibilisation, une pratique et une valorisation,
> des habitants, des associations et des acteurs culturels pour plus de maillage en termes développement du territoire,
> des artistes amateurs, émergents et professionnels autour d’une offre culturelle d’excellence,
> des publics pour plus de mixité, pour désenclaver les quartiers et pour modifier les représentations sociales de ces territoires.
D’autre part, elle porte en elle les valeurs fondamentales du festival. Le terme « Toucouleurs » fait référence à l’ethnie éponyme d’Afrique de l’Ouest séparée par les frontières coloniales et à l’expression « toutes les couleurs », clin d’œil pour les occidentaux. Il affirme la nécessité de construire un pont équitable et solidaire entre le Nord et les Suds et de valoriser notre société plurielle.
Pour la 12ème année consécutive, le festival des Rencontres Toucouleurs investit de nouveau les Jardins de la Faourette afin de poursuivre sa démarche atypique d’agir pour la diversité et la valorisation des forces vives du territoire au travers de l’engagement citoyen et de la pluralité artistique et culturelle.