« Sur le plan juridique, c’est la cour d’assise qui devrait vous juger. Vous risqueriez jusqu’à 30 ans de prison ». Le réquisitoire du procureur de la République, Patrice Michel, raisonne avec virulence devant le tribunal correctionnel dans le cadre des comparutions immédiates. Issam Driouech, 31 ans, pull rayé, assume les faits qui lui sont reprochés.
Dans la nuit du 1er au 2 avril, à 2 heures du matin, accompagné d’un complice, il stoppe un jeune passant rue Caraman, dans le centre de Toulouse. Stéphane, 20 ans, vient de raccompagner un ami. Armés d’un couteau, les deux hommes lui réclament sa carte bleue et son code. L’étudiant s’exécute. Au distributeur, Issam Driouech l’intimide : « Je vais te planter. Je n’ai rien à perdre. J’ai déjà fait dix ans de prison ». En quatre retraits, les malfaiteurs prennent 420 euros. Ils décident alors de raccompagner la victime chez elle. Par chance, Place des Carmes, Stéphane croise un ami. Celui-ci réalise que quelque chose ne va pas. Les deux voleurs prennent la fuite.
[…] quelques minutes plus tard, alors que les deux comparses marchent en zigzag dans la rue Saint Rome, Issam Driouech s’en prend à Maëva, 21 ans. Le couteau en main, il saisit la jeune fille, la plaque contre le mur. « Je vais te planter » crie-t-il. Cette fois-ci, il allie le geste à la parole. « Son ami l’a arrêté au dernier moment. J’ai vraiment cru qu’il irait au bout », témoigne Maëva, les mains tremblantes, soutenu par son avocat Me Emmanuel Tricoire. […]Le délibéré tombe : 4 ans de prison ferme et des dommages et intérêts à verser. Pour Maëva « la peine n’est toujours pas suffisante ».