Jean-Luc Mano, ancien communiste, s’est reconvertit dans le conseil en communication pour les politiques. Il conseille aujourd’hui le président du Crif, Benoist Apparu, Nora Berra, Nathalie Kosciusko-Morizet…
Mano préférerait évoquer sa judéité, son combat pour le soldat Gilad Shalit, mais il faut bien tartiner un peu sur les noces : la Principauté est l’un de ses meilleurs clients. Des années de collaboration grassement payée pour redorer l’image du gouvernement. Grâce à Mano, Monaco, l’eldorado du bling et de l’argent sale, est devenu clean et écolo. De retour de mission, le communicant fait souvent halte à Nice, chez Christian Estrosi, l’un de ses clients, comme nombre d’entreprises et de politiques… «Les clients, c’est comme les femmes avec qui on a passé une nuit, on n’en parle pas» , prévient Mano.
Fils de deux communistes dévoués au Parti, l’étudiant brillant de l’Unef recruté à L’Humanité puis à TF1 en 1981 sur les quotas du PC, a rapidement renoncé à changer le monde. Mitterrand, qu’il a suivi – et bien servi -, trône en photo dans sa cuisine. Mais le «maître» est mort. Et l’ex-coco s’est converti à Sarkozy et aux chaussures Berlutti. «J’aime les belles choses», assume-t-il. Ses notes de frais rondelettes, notamment à France 2, lorsqu’il était patron de la rédaction, font partie de la légende Mano, comme sa décision d’envoyer, en 1995, Benoît Duquesne suivre à moto la traversée de Paris du nouveau président Chirac. […]