Alors que les vagues d’immigrés ne cessent de se succéder à Lampedusa et sur toutes les côtes italiennes, le Parti Démocrate, principal parti de l’opposition de gauche, organise à Cesena, jusqu’au 17 juillet, sa seconde Fête de l’Immigration, dédiée cette année aux « nouveaux Italiens ». Par « nouveaux Italiens », la gauche entend, non pas ceux qui ont récemment acquis la citoyenneté italienne, mais « les Italiens de fait, qui sont nés et ont grandi en Italie de parents étrangers mais sont encore étrangers de par la loi. »
La loi italienne de 1992 sur la citoyenneté, en effet, a maintenu le principe du droit du sang comme unique mode d’acquisition de la citoyenneté à la naissance. L’acquisition automatique par droit du sol reste limitée aux enfants de parents inconnus ou apatrides, et à ceux qui ne reçoivent pas automatiquement la citoyenneté de leurs parents, de par la législation du pays d’origine de ceux-ci.
C’est ce timide garde-fou, qui limite encore un tant soit peu la submersion migratoire de l’Italie, que la gauche est déterminée à faire sauter. La responsable de l’immigration au sein du Parti Démocrate, Livia Turco (qui avait commencé sa carrière à l’ex-Parti Communiste Italien, où elle avait notamment été responsable de la Fédération des jeunesses communistes) l’a annoncé samedi dans L’Unità, l’ancien quotidien officiel du Parti Communiste. « Toute personne qui naît et grandit en Italie est italienne. C’est là notre étendard et notre bataille. Nous demandons pour cela dès à présent que ce soit la première réforme qui soit lancée à la première réunion du Conseil des ministres du futur gouvernement de centre gauche. »
Et l’ancienne communiste reconvertie dans le centre gauche de se faire lyrique pour évoquer « ceux qui ont expérimenté l’effort mais aussi la beauté du mélange et qui veulent que le mélange devienne un caractère de l’Italie normale ». Nous devons, assure-t-elle, « apprendre à vivre ensemble parce qu’on vit mieux mélangés. »