Pour le sociologue Ulrich Beck, le choix binaire classique entre Etat-nation ou fédération pour l’avenir de l’Union européenne est dépassé. Il est temps de lui donner un «caractère cosmopolite, plus ouvert et démocratique» et de mettre en œuvre une «Europe et une Allemagne cosmopolites».
A l’issue de la Seconde Guerre mondiale, le processus d’unification européen avait un objectif précis : «plus jamais ça !». Il s’agissait de faire d’anciens ennemis de bons voisins. A présent que ce miracle s’est réalisé, la paix sur le continent n’est plus un thème fédérateur. Cela ne fait plus aucun doute : le projet européen a urgemment besoin d’une nouvelle raison d’être. Il y a trois thèses.
Première thèse : La refondation de l’Europe ne peut attendre car l’Union est aujourd’hui travaillée par trois processus autodestructeurs qui se renforcent mutuellement : la xénophobie, l’anti-islamisme et l’hostilité à l’Europe. Les critiques de “l’islam” – qui abuserait des libertés occidentales – parviennent à faire le lien entre la xénophobie et une forme de discernement. Il est tout d’un coup possible de se dire opposé à l’immigration au nom de la sagesse. […]
presseurop (Merci à roy)