Quatre accusés, mineurs au moment des faits, ont été condamnés pour les viols dans les caves à des peines qui vont de 30 mois avec sursis et mise à l’épreuve à quatre ans de prison, dont deux avec sursis.
Trois majeurs, impliqués dans les viols à l’hôtel, ont écopé de quatre ans de prison, dont 24 à 30 mois sont assortis du sursis. Deux des accusés, qui étaient également renvoyés devant la cour pour “proxénétisme aggravé”, écopent de deux et trois ans ferme.
Trois des accusés sont acquittés pour les faits de “viols en réunion”, mais deux écopent pour “corruption de mineure” d’un an de prison avec sursis.
La plupart des accusés avaient reconnu des relations sexuelles qu’ils disaient consenties, mais prétendaient ignorer le jeune âge de la victime.
Dans son réquisitoire, l’avocate générale Isabelle Tourn a rappelé “le cauchemar vécu pendant deux semaines” par la jeune mineure et insisté sur le fait que tous savaient qu’elle n’avait que 14 ans, sa disparition ayant été largement reprise par les médias.
» À l’extérieur ce n’est pas la même chose: à l’école puis au collège ils ont tous du mal à accepter l’autorité. Et la solidarité du quartier prime sur le reste. Tous s’accordent à reconnaître « qu’avec une fille de chez nous, cela ne se passerait pas comme ça »
Des pères, un oncle, des mamans avancent même que Patricia a été « manipulée par les policiers pour mettre les jeunes en prison »! Six ans après les faits, les accusés adoptent une autre posture : la plupart d’entre eux sont mariés, certains ont des enfants et tous ont un emploi. Ils se sont rangés et parlent d’erreurs de jeunesse et d’effet de groupe pour expliquer leurs actes d’incivilité. Mais, en ce qui concerne « l’affaire », ils n’en démordent pas : Patricia était consentante.
C’était il y a 6 ans. Patricia (1) une adolescente âgée de 14 ans, a fui le 7 avril le domicile de son père après une dispute. La jeune fille, qui n’a pas voulu retourner chez sa mère, s’est rendue au quartier du Pous du Plan à Carpentras dans l’espoir d’y être hébergée par un ami prénommé Redouane. Elle allait connaître l’enfer: un premier baiser volé est suivi d’une fellation imposée par un ami de Redouane. Patricia est ensuite conduite dans une cave pourvue d’un matelas.
La “nouvelle” fait le tour de la cité : le copain de Redouane revient à 18 heures accompagné de plusieurs jeunes. Ils éclairent la pièce avec leurs téléphones portables et imposent à la jeune fille des relations sexuelles. À 22 heures elle est conduite dans une autre cave où six jeunes attendent. Ils lui demandent, tout en la violant, de pousser des cris de nature sexuelle pour justifier de son consentement.
Peu après minuit un jeune prénommé Kamel, accompagné de Mohamed et Karim, se rend dans la cave et dit à Patricia de se rhabiller. L’enfer n’est pas fini. Ils la conduisent dans une chambre d’hôtel au Pontet. Sans réagir elle subit de nouveaux rapports sexuels et passe la journée du vendredi avec Kamel. Le samedi elle est contrainte à des relations avec deux hommes emmenés par Kamel. (…)
(Merci à Hussard et Yohanan)