Hier matin, devant les grilles du lycée Montebello, Fatiha n’est pas venue pour les résultats du bac comme les autres élèves présents. D’origine algérienne, elle est, avec sa famille, menacée d’expulsion.
Ils sont nombreux à être venus lui apporter leur soutien face à la menace d’expulsion qui pèse sur elle et ses proches. Professeurs, parents d’élèves, élus, membres du Réseau éducation sans frontières… Tous venus exprimer leur incompréhension face à cette décision. « Je suis arrivée en France il y a deux ans, raconte la jeune fille. J’ai suivi ma mère et mes deux frères. Nous sommes venus rejoindre le reste de ma famille qui vit ici depuis longtemps. » Fatiha s’installe chez sa grand-mère, à Lille. […]. Elle obtient finalement une autorisation de séjour grâce à un recours devant le tribunal administratif, décision infirmée après que le préfet en eut fait appel. « Fatiha est venue me trouver dès le mois d’octobre pour me parler de sa mère et de ses frères, explique Isabelle Przybylski, professeur de SVT de la jeune fille. Ils avaient reçu un avis d’obligation de quitter le territoire sous un mois. C’était la panique. » L’enseignante alerte ses collègues. Des pétitions sont lancées et des élus se saisissent du dossier.
Parfaitement insérée
« C’est une situation incroyable, confie Dalila Dendouga, adjointe aux droits de l’Homme à la mairie de Lille. C’est une jeune fille parfaitement insérée, bonne élève, qui ne demande qu’à étudier. » Si l’expulsion est tant redoutée, c’est que Fatiha n’a plus aucun point de chute en Algérie. « Le préfet a un pouvoir discrétionnaire qui lui permet de revenir sur sa décision sans se déjuger, ajoute Cathy Apourceau, présidente de la commission lycée au conseil régional. C’est un travail qui peut être long mais il faut être là, mobilisés. » En espérant une issue heureuse, Fatiha attend ses résultats du bac français. Un pas de plus pour cette jeune fille qui rêve de devenir pharmacienne.
