La mariée était en (mariage) blanc et, sur le banc, l’époux fait grise mine
Le problème avec les mariages blancs, c’est qu’ils se déroulent souvent dans des zones grises. …
Avec des avocats faisant semblant de se fâcher tout rouge. Nous sommes en janvier 2010. Roselyne A., maman de dix enfants et âgée de 51 ans, épouse Laïd B., un Algérien de 40 ans. Ils se sont rencontrés pas très longtemps avant, dans un café de Fives, cornaqués par Ahmed L., Algérien de 38 ans, et par Mostefa M., un Marocain de 60 ans. Ce sont les rôles des uns et des autres que des magistrats ont tenté de cerner hier soir. Non, sans peine… […]
Qui a empoché les 12 000 E exigés pour cette étrange union ? En tout cas pas la famille de Roselyne A. Et les index accusateurs de tout le monde, du procureur aux co-prévenus, de se pointer vers Mostefa M. Le Marocain de 60 ans est accusé de s’être acharné à empêcher les nouveaux mariés de s’installer ensemble. Motif : contrôler le couple et se garantir ainsi l’accès aux fameux gains. Vives dénégations de l’immigré.
Des prévenus admettent la réalité d’un mariage blanc ? Peu importe, les avocats préfèrent une version plus exotique. Celle de la fameuse dot. Les grosses coupures en euros ont remplacé les troupeaux de moutons. Pour Me Christian Memu, pas du tout paternaliste, il faut « avoir une très grande indulgence pour des gens qui ne sont pas de notre civilisation ». Et donc à l’égard de son client, Mostefa M. Même stratégie pour Corinne Alsac. Son client, Ahmed L. n’a été qu’un chaperon, un « entremetteur ». « Un mariage arrangé sans contrat de mariage », insiste Antoine Berthe, pour le marié sans papiers. Le ministère public n’a, bien entendu, jamais été de cet avis, réclamant de la prison avec sursis pour tout le monde. Sans oublier de grosses amendes pour les intermédiaires (8 000 et 2 000 E). Des requêtes finalement satisfaites par le tribunal.
(merci à Danton59)