Rachid Agoudjil est médecin à Paris, membre fondateur de l’Union syndicale des étudiants algériens de France et président d’honneur de l’Association solidarité et développement, entre autres. Il livre à El Watan, sa vision à court, moyen et long termes de son pays, l’Algérie. Il revient aussi sur le débat en France autour de la binationalité.
– Qu’est-ce que les Algériens de France font et entendent faire, à l’avenir, pour apporter leur soutien à l’édification de l’Algérie nouvelle ?
La communauté immigrée algérienne est un bijou pour le pays, d’où l’importance que doit accorder le pouvoir à ses enfants. Créer les relais nécessaires pour faire profiter l’Algérie de la matière grise de ses enfants qui sont éparpillés un peu partout, donc inefficaces pour leur pays. Créer les réseaux pour développer les thématiques et donc se doter d’une stratégie d’adaptation efficace. Créer les repères pour préserver et améliorer nos valeurs et permettre un enracinement intelligent et utile pour les générations futures. […] C’est le plus beau cadeau qu’on puisse offrir à une Algérie éternelle.
– Un débat sur la binationalité vient d’être lancé en France. Comment analysez-vous ce débat et comment évaluez-vous la façon avec laquelle il est mené dans le contexte actuel ?
Juridiquement, pour les binationaux, ce sont les pays d’origine et le pays d’accueil qui sont concernés. Autrement dit, la nationalité ne pourrait être abolie que si le pays d’origine accepte de retirer la nationalité à ses nationaux. […] En tous cas, si l’abolition de la double nationalité était possible, ils savent tous que le choix des Algériens est simple : les enfants garderont la nationalité française et les parents la nationalité algérienne, ce qui ne sera pas sans conséquence quant à l’intergénérationnel qui permet de garder les liens des enfants avec le pays d’origine.