Rade de Papeete
Trois adolescents sont suspectés d’avoir forcé un garçon plus jeune qu’eux à avoir des relations sexuelles. La victime supposée et un autre garçon, tous deux âgés de 12 ans, auraient également été contraints de se prostituer pendant plusieurs mois.
« C’est un gros problème. Les enfants sont censés être protégés. En réalité, ils entrent et sortent quand ils veulent et consomment du paka [cannabis] et de l’alcool. Parfois ils s’initient sexuellement car on ne leur explique pas grand-chose, d’autant que, la nuit, ils dorment ensemble dans des dortoirs et il n’y a qu’un veilleur de nuit pour les surveiller. »
Depuis plusieurs semaines, une information judiciaire est ouverte pour faire la lumière sur des événements particulièrement sombres survenus dans un centre d’acceuil pour mineurs en rupture familiale de Papeete. Trois adolescents âgés de 15 à 17 ans, placés au foyer Uruai A Tama à Sainte-Amélie, sont suspectés d’avoir eu des relations sexuelles, en usant de la force, avec un de leurs condisciples, un garçon de 12 ans environ. L’enfant aurait également subi d’odieux sévices de la part de ses agresseurs.
Libres. L’affaire sordide de ne s’arrête pas là puisque la supposée victime et un autre jeune garçon du même âge auraient en outre, été contraints par les trois « grands » à se prostituer, la nuit, dans les rues de Papeete.
Les faits se seraient étalés sur plusieurs mois, en début d’année, avant que les autorités ne soient finalement alertées. Les adolescents visés par l’enquête ont été entendus il y a peu par un juge d’instruction qui les a mis en examen pour « proxénétisme et violences sur mineur de moins de 15 ans », a confirmé, samedi, le parquet de Papeete. Des faits passibles de dix années de prison ferme.
Les trois jeunes ont été laissés libres mais placés sous contrôle judiciaire dans l’attente de l’avancée des investigations. Du côté de l’enquête justement, qui a été confiée à la DSP (Direction de la sécurité publique), on s’attelle aujourd’hui à « établir la réalité des faits mais aussi à identifier d’éventuels clients qui auraient pu solliciter les services des mineurs ».[…]