Valeurs actuelles revient sur le contrôle par des «jeunes» d’un camion de la Banque alimentaire à l’entrée de la cité Air-Bel à Marseille.
On ne joue pas dans la même cour. […] Face à une kalachnikov, on est réellement désarmés. (David-Olivier Reverdy, du syndicat de police Alliance)
«Avant, on s’attaquait aux policiers, aux pompiers, aux chauffeurs de bus. Maintenant, on s’en prend aux gens qui viennent aider les plus démunis !» Jacques Ansquer ne décolère pas. Président de la Banque alimentaire des Bouches-du-Rhône, il n’avait jamais connu pareil incident et dénonce «la banalisation de la violence» qui sévit dans certains quartiers de Marseille. [|…]
Si cette «inspection» est la première du genre, elle traduit une dérive à l’oeuvre depuis longtemps dans ces quartiers sensibles, souvent en proie au trafic de drogue. Jacques Ansquer l’affirme : d’autres chauffeurs «sont régulièrement ennuyés» aux portes d’Air-Bel, avec «contrôles des papiers d’identité et du permis de conduire. Depuis déjà plusieurs mois, les caïds des cités ont mis sur pied des check points tenus par des choufs [des guetteurs NDLR]», craignant l’infiltration de policiers en «sous-marins». […]
Pour Jacques Ansquer, il fallait donner un coup d’arrêt à l’escalade de la violence et alerter les autorités. «Les responsables politiques et administratifs doivent prendre leurs responsabilités pour rétablir l’ordre républicain.» Ces «zones de non-droit» sont devenues des «zones régies par un autre droit que le nôtre», un genre de «droit coutumier» avec ses «nouveaux octrois». […]