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Sur la gratuité de fait des transports en commun pour les jeunes colonisateurs

Le parti de l’In-nocence espère que les nombreux incidents récents dans les transports en commun auront au moins le mérite d’attirer l’attention sur un phénomène hautement significatif de la colonisation en cours, à savoir que bon nombre, sinon la plupart, des jeunes colonisateurs s’estiment dispensés par statut de s’acquitter du tarif des transports en commun, qu’il s’agisse du métro parisien, des autobus marseillais, du R.E.R., de la plupart des trains de banlieue et, dans une moindre mesure, des trains de grande ligne. À cet égard il n’y a plus lieu d’appeler “tolérance”, de la part de l’autorité publique, ce qui n’est qu’impuissance apeurée.

Le parti de l’In-nocence est bien sûr familier du discours semi-officiel du complexe médiatico-politique selon lequel les colonisateurs, les Sensibles des quartiers sensibles, appelés par convention “jeunes des cités”, ne paieraient pas leur billet ou ticket parce qu’ils sont pauvres, parce qu’un chômage endémique sévit dans leurs zones de résidence habituelle, parce qu’ils sont victimes de ségrégation raciale et sociale et parce qu’il est normal qu’ils se dédommagent en petite partie des injustices quotidiennes qu’ils subissent. Lui croit plutôt qu’ils sont pauvres — pour ceux qui le sont en effet —, parce qu’ils ne paient pas leurs titres de transport, parce qu’ils se dérobent ostensiblement au pacte social, parce qu’ils reconstituent dans leur colonie le type de société qui a cours dans les métropoles dont ils sont issus : sociétés de la resquille et de la parole sans effet, sociétés incapables de développement (et, semble-t-il, de démocratie, d’État de droit et de liberté) pour ces raisons mêmes. La même pauvreté qui a poussé les colonisateurs à quitter leur pays pour coloniser le nôtre, c’est celle qu’ils s’ingénient à imposer à leur conquête en cours.

Le parti de l’In-nocence serait au demeurant curieux de savoir ce que le gouvernement a l’intention de faire pour mettre fin à une inégalité criante et caractérisée, clairement observable tous les jours par tous, non seulement entre communautés, entre colonisateurs et colonisés, mais aussi entre jeunes et vieux, l’exercice du droit de non-paiement des titres de transport exigeant souvent, lors du franchissement de tourniquets, une souplesse qui n’est pas de tous les âges.

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