Dans une interview au Parisien, le député-maire d’Evry dit avoir «ressenti comme une blessure» les déclarations du Premier ministre François Fillon contre la candidate franco-norvégienne à la présidentielle d’Europe Ecologie-Les Verts, Eva Joly. «Ce genre d’attaque prépare le terrain à une alliance future entre une partie de l’UMP et le FN», affirme-t-il.
C’est mots pour mots Marine Le Pen qui dit «retourne dans ton pays !» Dans les deux cas, c’est le fantasme honteux de l’ «ennemi intérieur» qui ressurgit.
«Je suis né à Barcelone de parents espagnols. Je suis l’un des rares députés naturalisés. J’ai fait le choix de la France. J’ai appris à devenir français en épousant ses valeurs (…) Mais parce que j’ai cette double identité je ne pourrai plus m’exprimer ? Je serai forcément suspect ?», a déclaré Manuel Valls. […]
Pour lui «c’est François Fillon qui ne comprend pas ce qu’est la Nation française» et il répète que les propos de ce dernier «puent la xénophobie». Il juge qu’ «à l’évidence» les déclarations du Premier ministre sont une attaque contre la binationalité et ajoute que les binationaux «ne doivent pas faire les frais d’une course de la droite avec le Front national».