Patrick Lozès, président du Conseil représentatif des noirs de France (Cran), estime que la polémique sur les propos d’Eva Joly traduit une schizophrénie collective sur la nationalité sur laquelle «surferait l’extrême droite».
C’est cette schizophrénie sur la nationalité qui amène certains de nous, en contradiction avec nos lois et nos valeurs, à considérer au fin fond de nous-mêmes, que la carte d’identité ne fait pas vraiment un français.
Ces propos se situent dans la droite ligne du débat sur l’identité nationale, du discours de Grenoble ou du débat sur la binationalité et François Fillon qui jusqu’ici avait une réputation de républicain bon teint trainera longtemps ce dérapage comme le sparadrap du capitaine Haddock.
Cependant, nous aurions tort de nous contenter de relever la dérive grave de nos institutions que constitue l’instauration de deux catégories de citoyens : les Français dits de souche et les Français «d’origine étrangère». Les uns auraient tous les droits d’un Français, les autres en auraient…un peu moins et seraient par exemple illégitimes à évoquer certains sujets ou à réclamer une totale égalité. […]
La présidentielle de 2012 est une occasion unique de poser la seule question qui permettra de répondre à bon nombre de difficultés françaises notamment économiques : comment rassembler les Français, tous les Français et accepter la diversité de la société française ?