Un trentenaire, qui se dit tunisien, n’a pas officiellement été reconnu comme tel. Il est aujourd’hui libre mais contraint à la clandestinité.
Ni régularisable ni expulsable. Ces sept derniers mois, il en a passé quatre derrière les barreaux d’une prison et deux en centre de rétention administrative, à Toulouse. Simplement parce qu’il était en situation irrégulière sur le territoire français. Un trentenaire, qui se dit tunisien, a été interpellé récemment à Bordeaux, lors d’une opération de contrôle d’identité pratiquée par les policiers sur réquisition du procureur. Mais, cette fois, il a été remis en liberté sur ordre du parquet.
« Mais il est ressorti vers le néant, vers rien, soupire son avocat, Me Saad Berrada. Il rêvait de l’eldorado français, de trouver un travail, de s’installer, mais dans ces conditions privatives de liberté, il n’a qu’un souhait : rentrer chez lui. Mais il ne peut pas. » Car si son client admet être arrivé irrégulièrement en France, via l’Italie, sans davantage s’étendre sur les conditions du voyage, la Tunisie n’en veut pas, ne le reconnaît pas comme un de ses ressortissants. « Ses parents sont décédés, sa sœur est toujours en Tunisie, mais les archives auraient brûlé dans un incendie. Impossible d’avoir un acte de naissance dans le délai imparti », se désole le conseil. […]
Libre, son client est donc retourné à l’anonymat bordelais. Jusqu’au prochain contrôle d’identité. […]