Le parti de l’In-nocence prend acte avec chagrin de la chute quasiment consommée de la zone verte des Argoulets, à Toulouse, jadis et naguère considérée comme un havre de paix et aujourd’hui presque entièrement soumise aux forces de la colonisation, les Sensibles y imposant, comme partout où ils dominent déjà, leur langue, leur bruit, leur musique traditionnelle, leurs déchets, les trafics divers de leurs délinquants et leur irrespect militant de toute réglementation comme de tout souci des autres et du domaine public, ces diverses formes de nocence, qui rendent les lieux impraticables ou infernaux pour les populations indigènes, constituant l’instrument même de la conquête.
Le parti de l’In-nocence remarque que toute plainte indigène à ce sujet est accueillie par les autorités avec la même reconnaissance des faits, de leur part, et le même aveu d’impuissance. Les forces de l’ordre, apparemment, considèrent déjà ce territoire comme passé par profits et pertes comme tant d’autres avant lui, et, si elles promettent parfois d’y rétablir l’observance des règlements, elles ont de longue date renoncé à toute tentative effective en ce sens.
Le parti de l’In-nocence estime évidemment que ce nouveau recul de la société indigène au bénéfice des Sensibles a moins pour cause la défaite policière et militaire que l’idéologie mortifère qui pose contre toute évidence que tous les états de civilisation sont égaux, y compris sur le territoire national, et que la nocence a autant de droits que l’in-nocence, ou même prime sur elle, dès lors qu’elle est le fait des conquérants.