Démanteler les camps illicites et lutter contre la “délinquance” des Roms : tel était l’objectif annoncé par le gouvernement français l’été dernier. Un an après, les associations de défense des Roms affirment que leur situation reste inchangée.
En plein cœur de l’été, il y a un an, le gouvernement de Nicolas Sarkozy annonçait un durcissement de sa politique migratoire à l’encontre des Roms. […]
Un an plus tard, la situation des Roms en France n’a pas changé, à en croire les associations du collectif Romeurope qui travaillent au quotidien, et depuis des années, avec ces populations. “Le gouvernement a fait beaucoup d’annonces mais en réalité, rien n’a changé, affirme Laurent el-Ghozi, président de la Fnasat (Fédération nationale des associations solidaires d’action avec les Tsiganes). Il y a autant de Roms, autant de campements et autant de difficultés. Cette politique est imbécile, inefficace et inhumaine. Elle vise simplement à stigmatiser les Roms sur une base ethnico-raciale.”
Arrivés en France au début des années 1990, les Roms, originaires de Roumanie et de Bulgarie, sont environ 15 000 à vivre sur le territoire français. Un nombre stable depuis une dizaine d’années.
Depuis l’été 2010, le démantèlement de leurs campements illégaux s’est poursuivi à un rythme soutenu. En février, Brice Hortefeux affirmait que 70 % des 741 terrains illicites – pas forcément occupés par des Roms – recensés au 30 juillet avaient été évacués, dont 118 sur les 190 d’Ile-de-France. Leur nombre n’a pas pour autant diminué : si un camp disparaît à un endroit, un autre apparaît immédiatement un peu plus loin.[…]
En 2010, près de 10 000 Roms ont été renvoyés dans leur pays, selon les chiffres de l’Office français de l’immigration et de l’intégration. Là aussi un chiffre relativement stable depuis quelques années. “Les expulsions de Roms représentaient environ 30 % des expulsions d’étrangers avant l’entrée dans l’Union européenne de la Roumanie et de la Bulgarie en 2007, note Damien Nantes, directeur de l’association Hors la rue. Cette proportion n’a pas changé depuis.”
Une politique du chiffre qui n’a toutefois pas fait ses preuves : une grande majorité des Roms expulsés, citoyens européens, reviennent rapidement en France.[…]