Pour Philippe Sage, «Empêcheur de tourner en rond», l’acte d’Anders Behring Breivik doit susciter une réflexion dans la classe politique mais aussi chez certains éditorialistes, philosophes, ou tribuns médiatiques «classés populistes». Pour éviter qu’il fasse des émules, il est temps pour eux «d’arrêter de jouer sur les peurs».
Ces fameuses petites phrases, souvent lourdes de sens, nauséabondes, qui font le buzz. Ces petites phrases piquées dans le bréviaire des partis d’extrême-droite.
[…]Ce que veut Breivik, ce n’est pas seulement marquer les esprits, c’est faire des émules. Et c’est pourquoi, la classe politique, française, mais également européenne, au-delà de l’évidente condamnation, doit entamer une réflexion, et peser dorénavant ses mots. On ne peut pas continuer comme ça. A jouer sur les peurs, à des fins strictement électorales. On ne peut pas continuer à stigmatiser telle ou telle population, entretenir un climat de suspicion, récurrent, tant c’est jouer avec le feu. […]Il serait bienvenu que la classe politique n’oublie pas, qu’elle aussi, a des devoirs. Qu’elle se doit, notamment, d’être responsable. Et vigilante quant aux propos qu’elle tient. […]
Je ne dis pas que le politique est directement ou indirectement comptable de ce qui s’est passé le 22 juillet à Oslo. Mais il pourrait, à l’avenir, l’être s’il persiste à rejeter sur l’autre, celui qui vient d’ailleurs, celui qui n’a pas la même religion, ou un mode de vie différent, nos échecs, nos errances, notre égoïsme. Voire : nos inconséquences, notre impuissance. […]