Un groupe de 38 Roumains issus de la communauté des gens du voyage s’était installé, le 8 juillet dernier, sur les berges de l’Huveaune, en face de la résidence Les Arpèges, dans le quartier de La Tourtelle. Ils ont été évacués hier à la demande de la police municipale d’Aubagne.
La direction générale des services de la Ville était intervenue dès leur arrivée pour leur notifier qu’ils n’avaient pas le droit d’occuper l’espace public. Une procédure légale avait par ailleurs été lancée, auprès de la préfecture, pour les contraindre à quitter les lieux. “Mais nous ne les avons pas fait évacuer par la force, la volonté de la Ville était de ne pas utiliser la violence, assure Patrick Arnoux, premier adjoint au maire de la Ville d’Aubagne. Le problème c’est que leur situation est complexe voire insoluble car ils sont sédentaires et ne peuvent donc pas s’installer définitivement sur une aire d’accueil comme celle de Carnoux. Leurs conditions de vie étaient tellement déplorables, que nous avons tout fait pour trouver un compromis entre respect de l’humanité et légalité”. […] […] Mais les riverains commençaient à s’inquiéter de la situation qui durait depuis trois semaines. Des ébauches de cabanons, construits à la va-vite avec des palettes et autres matériaux de récupération, avaient commencé à voir le jour. Même si des conteneurs avaient été mis en place par les services techniques, les conditions d’hygiène devenaient difficilement supportables par les habitants. “Ils se lavaient dans l’Huveaune et buvaient même l’eau du fleuve! Et surtout, les berges étaient devenues de véritables sanitaires. Avec la chaleur, et la pluie, l’odeur commençait à devenir intenable.”
Dans le calme et le respect
Comme cela avait été notifié à la quinzaine de familles 48 heures auparavant, les policiers municipaux sont donc arrivés sur le site, hier à 15heures, ont déblayé les blocs de bétons qui clôturaient l’entrée avec les services techniques. Mais tout s’est passé dans le calme, le respect voire même la convivialité. Les policiers ont aidé les Roms à désembourber leurs véhicules. Hommes, femmes, enfants, anciens ont nettoyé le campement avant de reprendre la route, sans doute vers Marseille, résignés à une éternelle errance.