Si tous les Norvégiens sont horrifiés par l’opération meurtrière d’Anders Behring Breivik, de plus en plus d’habitants de ce paisible royaume considèrent que l’immigration représente un danger pour les valeurs scandinaves. Plus de la moitié en effet des Norvégiens estime que la politique d’intégration fonctionne «assez ou très mal».
Les minorités se sentiront de plus en plus norvégiennes. La couleur, l’ethnie, la religion passeront au second plan. L’identité norvégienne sera renforcée». (Mehtab Afsar, secrétaire général du Conseil islamique de Norvège)
Depuis le milieu des années 1990, le pays a servi de refuge à des centaines de milliers d’immigrés, venus notamment de zones de conflit telles que la Somalie ou le Kurdistan. Ces derniers mois, la Norvège a accueilli 300 réfugiés libyens, plus que tout autre pays européen. Le nombre de Norvégiens issus de l’immigration a doublé en quinze ans. Il représente aujourd’hui près de 10 % de la population. Ce qui créé des tensions, pas tant sur le marché de l’emploi, dans ce pays riche qui ne connaît pas le chômage, mais au sein de la société.
À Oslo, le prénom le plus donné en 2010 a été Mohammed. «Les exigences (des musulmans) arrivent les unes après les autres : nourriture halal en prison, jours fériés religieux, cours de gym séparés, tempêtait, lors des dernières législatives, en 2009, Siv Jensen, la blonde présidente du Parti du progrès. Nous ne l’accepterons pas, car ce n’est pas de l’intégration. C’est autoriser certains groupes, des minorités, à décider de l’évolution de la société norvégienne.» Celle qui a fait de «l’islamisation rampante» un de ses chevaux de bataille, celle qui prônait alors «un grand nettoyage», a recueilli 23 % des voix, et a fait de sa formation populiste la deuxième du pays. […]
Le Figaro (Merci à parciparla)