Le tueur d’Oslo apparaît comme le symbole du malaise identitaire qui a gagné insidieusement le pays.
La Norvège n’est devenue que très récemment un pays d’immigration
[…] Magali Balent, spécialiste de l’extrême droite, propose une explication : «La société norvégienne a longtemps été ethniquement et culturellement très homogène. Elle est également imprégnée de religiosité. Le luthéranisme est religion d’État. La Norvège n’est devenue que très récemment un pays d’immigration, dans les années 1970 exactement. Cette immigration est relativement faible (entre 10 % et 15 % de la population, selon les critères de recensement), mais elle s’est faite dans un laps de temps très court.»André Grjébine évoque la «naïveté» de certains experts norvégiens, «convaincus que l’intégration de ces immigrés se passerait bien parce que la Norvège n’a jamais été une puissance coloniale. L’un d’eux prédisait même que les ressortissants du tiers-monde finiraient par importer chez eux la social-démocratie scandinave ! ». Pourtant, la Norvège a été épargnée jusqu’ici par ces tensions intercommunautaires qui ont parfois ébranlé la Suède. «Les immigrés y sont bien accueillis, constate André Grjébine, mais, même après plusieurs années, on s’y mélange moins qu’ailleurs.» […]