Dans un rapport édifiant, Tracfin, la cellule de renseignement financier, insiste sur la forte hausse des fraudes sociales.
À l’occasion de ses vingt ans d’existence, Tracfin a vu le nombre de ses saisines augmenter de 12% l’année dernière pour atteindre 20.252 signalements. La cellule de renseignement financier dresse dans son rapport annuel un tableau édifiant de la face obscure de l’économie française. Elle a transmis 404 dossiers à la justice en 2010, portant sur un montant de 524 millions d’euros.
• Détournement massif de prestations d’organismes sociaux
Les fraudes aux différentes branches de la Sécurité sociale ont pris des formes industrielles dans notre pays. Servant à alimenter en partie l’économie souterraine, ces détournements entrent, selon Tracfin, «dans le nouveau champ d’intervention du crime organisé». (…)
• Mise en place de réseaux d’«entreprises de blanchiment»
L’année dernière, Tracfin dit avoir «détecté l’existence de plusieurs réseaux de financement de filières d’immigration clandestine et de travail illégal» mis en place par des bandes issues de la criminalité organisée. (…)
• Retour des grandes escroqueries liées à la spéculation financière
Évoquant un «contexte de déréglementation et d’innovation financière», le rapport a relevé l’année dernière la montée en puissance «d’escroqueries aux placements financiers reposant notamment sur l’exercice illégal de la profession de banquier». (…)
• Hausse des abus de faiblesse
«Vol, extorsion de fonds, procuration frauduleuse, signature forcée, héritage anticipé, prélèvements indus de biens ou d’argent…»: reprenant le constat établi par le Médiateur de la République le 3 février dernier, la cellule gouvernementale insiste sur la maltraitance financière. «Phénomène peu connu en France et en forte hausse», il concerne en majorité des victimes de plus de 70 ans, un tiers étant nonagénaires. (…)
• Financement du terrorisme
Prenant la forme d’opérations «ponctuelles, fractionnées et de faible montant» (inférieures à 1000 euros), ces flux financiers irriguant des mouvances terroristes échappent souvent à la vigilance des pouvoirs publics. Tracfin, qui a cependant transmis six «notes d’information» à la justice en 2010, estime que le «milieu associatif», les «petites entreprises» ainsi que les particuliers représentent les «principaux acteurs» susceptibles d’alimenter les activités des poseurs de bombes. Selon ces experts, le «caractère atypique des flux analysés met en exergue un risque terroriste».
(Merci à Zatch)